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vendredi, mars 29, 2024

Une journée sur le plateau de tournage

Plus que quelques jours et les amateurs de séries télévisées découvriront ‘‘Entre les murs’’, une œuvre du jeune réalisateur Inoussa Kaboré. Après 5 semaines, le tournage touche à sa fin en cette journée du vendredi 10 mai 2019. L’heure est à la vérification du script et à l’enregistrement de messages devant clore chaque épisode. Et le clap de fin s’annonce dans une ambiance bon-enfant comme ce fut le cas durant le reste du tournage.

« Inoussa, tu as vu la pichenette qu’il vient de me donner ? Je t’assure que je ne vais pas le rater, ce vaurien ! », lance Alidou Sawadogo. Accoudé sur le mur mitoyen des deux familles protagonistes de la série, le comédien s’autorise, entre deux prises, une blague qui ne manque pas de faire rigoler toutes les personnes en présence. Mais très vite, celui que tous appellent ‘‘Pagnagdé’’ retrouve son sérieux et, dans la peau du vieux Sidiki, il enregistre ses messages de fin. Tandis que l’un porte sur les violences faites aux femmes, l’autre est relatif à l’accès de celles-ci à la terre.

Ces messages révèlent, pour ainsi dire, les questions dont traite ‘‘Entre les murs’’. Des questions liées au genre et évoquées par le biais d’une confrontation de trois regards de générations différentes. L’essentiel de la série se déroule dans le quartier 1200 logements de Ouagadougou. Là, vivent Justin Kaboré, incarné par Justin Ouindiga dit ‘‘GSK’’, son épouse Augustine, jouée par Augusta Palenfo, et leurs deux adolescentes. Cette famille « moderne » a pour voisin, un couple de vieux retraités interprétés par Alidou Sawadogo et Odilia Yoni. Dans la dépendance de la villa des Kaboré, vivent deux jeunes étudiants. Chacun des vingt-cinq épisodes que compte la série dure six minutes et permet à ses personnages d’aborder divers aspects de la problématique du genre.

Une séance de maqullage des acteurs sur le plateau

‘‘Entre les murs’’ réunit, donc, pas moins de trois générations d’acteurs. « Un agréable moment de partage », affirme Odilia Yoni. Assise sur une chaise en plastique à l’écart des autres, la doyenne s’adonne au tricotage en attendant l’arrivée des copies de ses messages. « Je fais du tricot quand on a une pause. Cela me détend et m’aide à me reconcentrer très vite. Sinon, avec les camarades, tout se passe bien. Il y a un apport mutuel avec les jeunes. Ils m’aident à améliorer mon jeu et j’espère que c’est réciproque. » Confie-t-elle.

Et c’est bien réciproque, à en croire Justin Ouindiga. Il affirme : « Tous, nous apprenons les uns des autres. Pas de couac, sauf moi qui avait un peu de mal parce que j’ai le même prénom dans la vie et dans la série. Au début, cela m’a perturbé. » Installées dans un des véhicules de la production après une séance de maquillage, les deux filles de la famille Kaboré sont, plus que jamais, complices. Difficile de se dire qu’il y a encore deux mois, elles ne se connaissaient pas. Invitées à répondre à quelques questions, elles montrent davantage de leur complicité. Ingrid Sanou joue la grande sœur Anita. Pour cette étudiante en médecine qui n’est pas à sa première expérience cinématographique, ce plateau est une opportunité d’apprentissage. « De par leur jeu (NDLR : le jeu des acteurs aguerris comme Alidou Sawadogo et Augusta Palenfo), ils nous montrent qu’il faut se surpasser, donner le meilleur de soi en apportant sa part de créativité. » Confit-elle.Quant à Ini Blandine Kambou, elle a les traits de la sœur cadette Sonia dans la série. Selon l’élève en maintenance industrielle, un seul mot résume ses premiers dans le 7e art : le respect. Surtout de la part des aînés. Elle ne compte, pour cela, pas s’arrêter-là.

Le réalisateur et son équipe en instance de tournage d’une séquence

Si les comédiens se sont, pour la plus part, bien senti sur le plateau, le tournage de la série n’a, pour autant, pas été sans difficultés. Entre le matériel en souffrance du fait de la chaleur et le bruit de l’incessant balai des avions à cause de la proximité de l’aéroport, Inoussa Kaboré, le réalisateur, affirme que les obstacles n’ont pas manqué. « Malgré tout et avec l’abnégation de tous, nous terminons le tournage demain. Nous enchaînons direct avec la post-production, une autre paire de manche. Mais je suis content de tout ce que nous avons en boîte », se réjouit-il.Au total, une trentaine de personnes s’activent pour qu’‘‘Entre les murs’’ soit sur les petits écrans à partir de la mi-juin 2019. Une occasion pour les férus de séries télévisées de retrouver des acteurs de renom qui ont déjà joué pour Inoussa Kaboré, notamment dans sa précédente série ‘‘ La famille démocratique ’’, mais aussi de découvrir des talents naissants. En attendant, le vrombissement d’un avion interrompt, pour la nième fois, le tournage. « Oh nooonnn !!! », fulmine l’assistant-réal qui s’empresse d’ajouter « Courage les gars, le calvaire est presque fini ». Le soleil décline et avec lui, le rappel de certaines réalités de tournage comme le manque de studio cinéma dans la capitale du 7e art africain.

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