Initié voilà six ans, Koudougou Doc poursuit son action de promotion des films documentaires dans la cité du cavalier rouge. Cette année encore, le quartier général de Koudougou, l’un de ses cinq sites de projection, accueillent les festivaliers. Ils ont l’occasion de découvrir, ce mercredi 24 avril, des films documentaires primés pendant le FESPACO 2019. Il s’agit du long métrage de Aicha Boro du Burkina Faso intitulé « le loup d’or de Balolé » qui a reçu l’Etalon d’or de Yennega. Et du court métrage « Zanaka, ainsi parlait Félix » de Nantenaina Lova, sacré Poulain d’or. Le site se remplit peu à peu démontrant l’intérêt des cinéphiles pour ce festival.
Il est 20 heures sur le site de projection des films documentaires. Une animation musicale tient l’ambiance. Le podium bien décoré avec des lumières vives relève l’aspect festif des lieux. Les festivaliers s’installent en attendant la projection. Le brouhaha du public fait place au silence dès que la projection commence. Seuls les touts petits osent quelques commentaires et des éclats de rires.
Scolastique Ouédraogo, une habituée de la rencontre, est sur place depuis 19 heures. « Je suis maintenant sous l’emprise de ce festival depuis que je l’ai découvert l’année dernière. Depuis lors j’y suis accrochée. Raison pour laquelle je suis là ce soir », explique-t-elle. Elle a fait de ce festival, l’un de ses centres d’intérêts parce qu’elle le trouve intéressant et captivant. Grâce à lui, elle découvre un peu plus ce qui se passe à l’intérieur de son pays et d’autres films documentaires. « La preuve est qu’on suit un film qui nous vient de Madagascar ce soir », soutient-elle dans un éclat de rires. A côté d’elle, Olivier Yaméogo est stupéfait par les débats qui se font après les projections des films. Il a compris que les films documentaires ne sont pas des scènes fictives. Elles transmettent la vie, le vécu d’une tierce personne.
A l’extrême gauche du public, se trouve un groupe d’enfants regardant avec intérêt les films documentaires malgré la langue étrangère, le malgache, du court métrage d’un des films. Bounkoungou Germaine élève en classe de 5e au lycée la Grâce trouve que ces films documentaires sont une forme d’apprentissage et d’éducation pour eux les scolaires. Elle et ses camarades ne manquent pas ce festival malgré les horaires. Ils ont même l’approbation de leurs parents.
Si pour certains, ce festival est un cadre d’éveil, d’apprentissage et de découverte, pour d’autres, c’est tout à fait le contraire. Certains festivaliers viennent, en effet, pour profiter de moments de convivialité autour de divers mets et boissons. Un festivalier qui a requis l’anonymat explique être venu sur invitation d’un de ses amis. Regarder un film n’est pas le but de sa venue. Jacques Yaméogo, de l’autre côté du coin affirme, en riant aux éclats : « Je prends plaisir à suivre mon documentaire en sirotant d’une boisson. »
Didier Yaméogo, tenancier du maquis au sein du site, est à sa 5e participation. Grâce à cette opportunité, il réalise des bénéfices satisfaisants. Il a foi qu’au fil des années, le Festival grandira davantage et cela profitera encore plus aux petits commerçants comme lui.
Laetitia BAYALA