Le marché international du cinéma africain (MICA) est l’une des activités phares du FESPACO. Il a ouvert ses portes le 24 février, à la Place de la Nation en présence des ministres en charge de la Culture et du Commerce du Burkina Faso et de leurs homologues de la sous-région. Ce marché est considéré comme un carrefour des affaires du septième art africain. Son but, selon son comité d’organisation, « est d’offrir aux cinéastes africains et de la diaspora, un espace professionnel, fiable et fructueux. » Créé en 1983, soit 14 ans après le FESPACO, le MICA permet de nouer beaucoup de contacts mais son organisation mérite plus de perfection.<!– Qui le dit ? Si c’est toi, cela veut dire que tu fais une analyse dans ton papier pour aboutir à cette conclusion. Sinon, attribue l’affirmation à son auteur. –>
La coupure du ruban par le ministre burkinabè du Commerce, de l’industrie et de la promotion de l’artisanat, a consacré l’ouverture officielle du MICA. Puis, place a été faite aux stands d’exposition. Sur l’aire de cette foire, se dressent quatre chapiteaux nommés respectivement Etalon, Débats forum, Laafi, Yennega exposition<!– Tous les 4 chapiteaux sont consacrés au MICA ? J’en doute fortement. Je pense que c’est seulement celui Yennega qui lui est consacré. Renseigne-toi mieux ! –>. Le premier est réservé à la projection à la carte, le deuxième aux débats, le troisième aux petits déjeuners et aux conférences de presse et le dernier aux produits en vente. On y trouve des articles variés, allant du matériel de tournage à celui de la post-production, en passant par les diffuseurs<!– Les diffuseurs sont-ils des articles ? Les choses de même nature ensemble, stp ! –>. Une panoplie de matériels qui fait prendre d’assaut les stands dont les animateurs ne tarissent pas de commentaires sur les avantages du MICA.
Pour Adama Barro, chargé de communication du Centre de formation professionnel de référence de Ziniare du Burkina Faso, les forces du MICA sont nombreuses. Il note d’abord l’avantage qu’ont les professionnels du cinéma d’échanger des idées, de formuler des contrats et d’organiser de rencontres sur le cinéma. C’est également dans cet espace que s’échangent les expériences et se signent, surtout, les contrats d’affaires. Cet exposant cite à ce propos, les contrats qu’il a établis avec des cinéastes béninois, sénégalais et ivoiriens, dans de nombreux domaines. Il a reçu l’invitation d’un cinéaste béninois pour la participation à un festival. « Nous sommes vraiment contents de cette initiative, dit-il, car, en plus d’être un lieu d’échanges, c’est un marché grâce auquel nous avons l’opportunité d’exposer nos compétences, nos créativités pour le cinéma. » En matière de créativité, Adama Barro a pris l’exemple d’une de ses trouvailles. Il s’agit des lumières automatiques pour le tournage des films. Elles s’obtiennent par l’installation d’une application sur le téléphone portable afin de régler les lumières à distances. Ce réglage peut se faire aussi par GPS. « Cette invention a capté l’attention du cinéaste M. Guy Yaméogo, avec qui nous avons changé des cartes de visite. Il a promis de nous contacter. »
A côté d’Adama Barro, Amédée Sawadogo, agent commercial de VARIETE Audio Visuel vend du matériel audiovisuel, notamment des appareils photos et vidéos et des accessoires de télécommunication. Il est à sa première participation et trouve déjà sa satisfaction. Elle est due à l’engouement des visiteurs du MICA. La rencontre offre l’opportunité aux cinéastes de découvrir ses articles. Le plus grand bénéfice du MICA, estime-t-il, est l’enrichissement de son carnet d’adresses. Il n’a donc pas la vente comme priorité. « Nous sommes dans un monde de relationnel et le nombre de contacts tissés est ma préoccupation. » Amédée Sawadogo se réjouit surtout de pouvoir présenter la qualité de son matériel à la face du monde. « Il y a des réalisateurs d’ici et d’ailleurs qui ne savent pas que nous avons du matériel sophistiqué au Burkina Faso. C’est l’occasion pour nous de le leur faire découvrir. Ils n’ont pas besoin d’aller ailleurs. » Fait-il entendre. La sécurité est aussi à féliciter.
De belles opportunités d’affaires, certes, mais tout n’est, cependant, pas rose pour les exposants. Adama Barro, au nombre des faiblesses du MICA, souligne le manque de lieu fixe pour les expositions. Le Marché s’est même tenu à Ouaga 2000, à environ quelques kilomètres du siège du FESPACO. Le souhait de M. Barro est que la rencontre se tienne au siège du festival pour permettre aux exposants de se restaurer sur place. Il propose même que le siège du MICA soit construit pour garantir sa permanence. En outre il faut aussi résoudre le problème d’accessibilité qui se pose cette année, car le Marché est à proximité d’un camp militaire.<!– Il fait référence à cette année ? Si oui, précise-le. –>
Des faiblesses organisationnelles sont également relevées par Amédée Sawadogo. L’exposant note, principalement, l’acquisition tardive des stands et des badges. Des badges qui, du reste, étaient en nombre insuffisant. En effet les stands ont été mis à leur disposition le jour de l’ouverture du MICA et les quatre exposants qu’ils sont n’ont eu que deux badges.
En termes de perspectives, pour une ouverture du MICA à un public plus large notamment celui des jeunes amateurs du cinéma, Zacharia GUINGANI, infographe, visite les stands. Etant donné que ce chapiteau n’est réservé qu’aux professionnels, il souhaite un accès plus facile à tous ceux qui pourraient avoir une curiosité pour le marché cinématographique. Il explique que certains visiteurs, intéressés, n’ont pas accès au stand de formation en audiovisuel, faute de badge.
Malgré des insuffisances constatées, çà et là, le MICA demeure un maillon essentiel du FESPACO. Il est riche en opportunité d’affaire. Il comble un vide, celui d’une grande promotion de toute la chaine de production et de diffusion. En 36 ans d’existence, il a su combler les attentes des professionnels, particulièrement ceux qui n’avaient pas d’espace de visibilité pour leur produit et leur compétence.
Laetitia BAYALA