La scénographie constitue un élément très capital dans le spectacle. Il immerge, installe et plonge le spectateur dans une ambiance. A Koudougou Doc, c’est la créativité dans la scénographique chaque année. Au quartier général du festival, la scénographie bien prégnante ne laisse pas indifférent les cinéphiles. Et c’est une scénographie aussi expressive que symbolique mise en place par Daouda Bayo Baba, créateur de décor de cinéma, scénographe évènementiel et de spectacle que l’on constate.


Quand on pose les pieds au siège du quartier général du festival KDG on est vite impressionné par la scénographie. Tout est minutieusement fait. Des troncs arrosés de la peinture blanche entourent le périmètre du quartier général du festival. Des pneus usés récupérés et placés entre ces troncs d’arbres. C’est ce qui sert de clôture au quartier général du festival Koudougou Doc. A cela s’ajoute des bois à hauteur de 5 mètres fixés sur tout le périmètre et sur lesquels flottent divers drapeaux. A l’aide de fils qui relient ces bois fixés, il y a des morceaux de tissus soigneusement attachés autour des ampoules, des seaux d’eau recouvrant des ampoules projetant ainsi une lumière arc-en-ciel. Au fond du périmètre un podium léger et dont l’arrière-plan est recouvert de tiges de mil. A l’extrémité gauche, il grosse caméra représentée en fer et dont la luminosité la nuit révèle le génie de son concepteur et attire l’attention des cinéphiles.

Une scénographie parfaite dont le maitre à penser est Daouda Bayo Baba. Pour lui toute cette imagination répond aux thèmes et à la vision du festival. « Nous faisons les installations en fonction des thèmes et les colorations que nous voulons donner au festival. L’année dernière et cette année on a beaucoup travaillé dans la récupération avec les objets que nous trouvons autour de nous. Nous sommes également dans une logique de matérialiser les outils du cinéma pour permettre aux spectateurs de comprendre comment on travaille et les outils que l’on utilise. Nous avons fait une caméra géante l’année dernière et cette année nous avons ajouté une image d’un ingénieur de son et chaque année nous allons essayer d’ajouter quelques chose », fait-il savoir. Et toute la scénographie traduit des messages qu’il faut comprendre selon Daouda Bayo. « L’année dernière, nous avons utilisé beaucoup de morceaux de tissus à l’arrière-plan du podium pour rendre hommage aux travailleurs de l’usine Faso Fani qui était très importante pour la ville et qui malheureusement est en arrêt . Pour cette année, nous avons voulu rendre hommage à nos vaillants agriculteurs surtout dans un contexte où nous avons des milliers de déplacés internes qui sont des agriculteurs et qui ne travaillent plus».
Par Idrissa KOUMBEM